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Bientôt parents : quelle place pour votre conjoint ?
Au cours de la grossesse, un sentiment de parentalité se développe différemment chez les futurs parents. Cette situation est tout à fait normale et ne doit pas vous surprendre. En effet, chez les femmes enceintes, du fait de porter le bébé, ce sentiment apparaît dès le début de la grossesse et s’accroît au cours du temps.
Pour certains hommes, prendre conscience qu’ils vont prochainement devenir pères se fait de façon moins directe, en passant, tout d’abord, par un temps de gestation mentale,. Les évènements réels, tels que les échographies, la révélation du sexe du bébé et enfin la rencontre en chair et en os avec l’enfant rendent la paternité de plus en plus concrète.
L’implication du conjoint dès les premières phases de la grossesse reste tout de même très importante. Cela rassure la future maman, renforce le couple et permet de prendre conscience ensemble le fait de devenir parents. Le soutien à la fois pratique (tâches ménagères) et moral (réconfort et confiance en soi) du conjoint à la future maman est primordial pour créer un environnement serein pour l’accueil du bébé1. En concertation avec la future maman, il pourra choisir de participer aux consultations médicales liées à la grossesse, aux cours de préparation à la naissance et parentalité et à l’accouchement. En passant par ces différentes étapes, le futur papa sera plus confiant et rassuré quant aux changements qui arrivent et il pourra s’investir pleinement dans son rôle de père.
Les échographies.
Tout au long de votre grossesse, vous serez amenée à passer plusieurs examens de routine, afin de réaliser un suivi rigoureux de votre santé et de celle de votre bébé. Parmi eux, une série d’échographies et d’analyses de dépistage prénatal d’anomalies fœtales sont prévues.
À l’exception de cas particuliers, comme une grossesse multiple ou des antécédents familiaux de jumeaux, trois échographies seront effectuées.
Ces examens sont pratiqués grâce à une sonde manuelle qui émet des ultrasons pour obtenir une image du fœtus à l’écran. Dans la limite de leur utilisation médicale, ils ne comportent aucun risque pour vous et votre bébé . La première échographie sera réalisée aux environs de 12 semaines d’aménorrhée. Comme son nom l’indique, elle permet d’évaluer l’âge gestationnel de votre bébé, à travers la mesure du périmètre crânien et abdominal et de la longueur de la colonne vertébrale et du fémur. Elle permet aussi d’estimer la date prévue de votre accouchement et d’évaluer de potentiels risques d’anomalies génétiques.
Deux autres échographies, dites morphologiques, sont prévues aux environs des 22ème et 32ème semaines d’aménorrhée. À ces occasions, une évaluation approfondie du développement de votre bébé sera effectuée. En particulier, l’analyse de ses caractéristiques physiques et de la morphologie de ses organes vérifiera l’absence de toutes anomalies et malformations. Toutefois l’échographie, même réalisée avec compétence, n’est pas totalement infaillible et peut comporter des limites. Enfin, l’échographie de la 32ème semaine permettra aussi de localiser le placenta et dépister d’éventuels retards de croissance intra-utérine1.
Au cours de l’échographie, vous serez allongée confortablement sur le dos, sur une table d’examen, dans une pièce sombre pour faciliter la visualisation des images qui s’affichent à l’écran du dispositif. Avant de poser et déplacer la sonde, le professionnel de santé appliquera un gel sur votre ventre, nécessaire à la transmission des ondes sonores. L’échographie est l’occasion de découvrir votre bébé pour la première fois, ce moment peut donc être particulièrement riche en émotion !
Le dépistage prénatal.
Le dépistage prénatal d’anomalies fœtales commence dès la première échographie. Entre la 11ème et la 14ème semaines d’aménorrhée, une accumulation de liquide au niveau de la nuque du fœtus, la clarté nucale, est visible. Son épaisseur, l’âge de la mère, la taille du bébé et le dosage de certains marqueurs sériques constituent des indicateurs de risque d’anomalies génétiques. Ils permettent en particulier d’évaluer le risque de trisomie 21 (syndrome de Down) et d’autres anomalies moins fréquentes (trisomie 13 ou syndrome de Patau, trisomie 18 ou syndrome d’Edwards, anomalies des chromosomes sexuels X et Y) .
Ces paramètres permettent de calculer un seuil de probabilité des anomalies, mais ne valident pas le diagnostic. Au-delà d’un certain seuil, des examens de diagnostic peuvent être proposés. Ils comportent l’analyse des chromosomes à l’intérieur des cellules du fœtus (caryotype fœtal) et requièrent un prélèvement de tissu qui se fait par amniocentèse ou choriocentèse. Ces procédures sont invasives et, malgré un taux en baisse (de 1 % à 0,1 % selon des données récentes ), un risque faible de perte fœtale demeure.
Il est bien connu que la pratique d’une activité physique est un bon moyen pour préserver la santé à tout âge. Mais maintenant que vous êtes enceinte, vous devez sans doute vous demander s’il est raisonnable de continuer ou de débuter une activité sportive.
Autrefois contre-indiqué, l’exercice physique est aujourd’hui considéré comme très bénéfique au cours de la grossesse. Entre autres, une diminution de 50 % du risque de diabète gestationnel et de 40 % du risque de pré-éclampsie a été observée, accompagnée d’une amélioration de l’équilibre psychologique et alimentaire. Il est donc vivement conseillé de maintenir une activité sportive raisonnable au cours de cette période. En dehors de cas particuliers qui requièrent une certaine précaution et davantage de repos, comme les grossesses multiples ou les états pathologiques, des activités aérobiques et de renforcement musculaire, à raison de 30 minutes, 3 à 4 fois par semaine, sont à encourager.
Le barycentre (le centre de l’équilibre) de votre corps change à la suite de l’évolution de votre ventre. Vos ligaments deviennent plus élastiques pour mieux supporter les modifications physiques et préparer le bassin à l’accouchement. Privilégiez alors des sports qui ne nécessitent pas un maintien de l’équilibre et évitez les étirements excessifs. Selon ces critères, la course, la marche, le vélo horizontal et la natation sont les activités physiques les plus adaptées à votre situation. Les activités intensives ou d’endurance, ainsi que les sports de combat, sont à éviter, dus aux efforts prolongés et aux risques de chute ou de choc.
Enfin, prenez des précautions particulières pour la reprise de l’activité physique après l’accouchement. Vous pourrez reprendre vos entrainements de façon progressive et pour toutes questions, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre professionnel de santé.
Les petits maux de grossesse : à quoi sont-ils dus et comment les gérer ?
La grossesse est une période de joie, d’émerveillement et d’émotion. Mais ces sensations agréables sont souvent accompagnées de troubles fonctionnels, aussi connus sous le nom de petits maux de grossesse, causés par les changements imposés à votre corps.
Les petits maux de grossesse affectent la majeure partie des femmes enceintes, mais les symptômes restent généralement légers et transitoires. Principalement, ils se caractérisent par des troubles gastro-intestinaux, des lombalgies et des problèmes veineux.
Des nausées et vomissements peuvent se manifester au début de la grossesse, plus fréquemment le matin, et disparaissent spontanément vers la 16ème — 20ème semaine d’aménorrhée. Les causes restent encore inconnues, même si l’hypothèse principale est l’élévation hormonale (hGC, progestérone, œstrogènes et ACTH),. Le recours à des méthodes naturelles, comme la supplémentation en gingembre ou l’acupuncture, peut vous soulager. La constipation est aussi très fréquente au cours de la grossesse, à cause des changements hormonaux et de la compression de l’intestin par l’utérus. Elle peut être contrôlée avec un apport majeur de fibres, une bonne hydratation et la pratique d’activité physique1.
Principalement en fin de grossesse, des lombalgies et des varices peuvent apparaître, suite à la prise du poids. Les lombalgies, liées aussi au relâchement des ligaments et au changement postural, peuvent être contrastées avec la pratique de la gymnastique aquatique, les massages et l’utilisation de ceintures de maintien lombaire. Les varices peuvent être soulagées en portant des bas de contention, ou en favorisant le retour veineux avec la marche, la surélévation des jambes et en évitant l’exposition à une source de chaleur.
Si malgré cela vous n’arrivez pas à soulager les symptômes des petits maux, n’ayez pas recours à l’automédication, mais rapprochez-vous de votre médecin qui vous conseillera.
En particulier si vous êtes enceinte pour la première fois, des sentiments d’inquiétude peuvent s’installer. De nombreux cours de préparation à la naissance vous sont proposés et peuvent vous aider.
La participation à ces cours n’est pas obligatoire, mais elle est fortement conseillée aux futures mamans, comme aux futurs papas. Les bienfaits de ces cours sont notables, tant d’un point de vue psychologique que pratique,. C’est l’occasion pour vous de recevoir de précieuses informations sur le déroulement de la grossesse, les changements de votre corps, les modes d’accouchement qui existent, le rôle de votre partenaire, les soins et l’alimentation de votre bébé et le suivi pré et postnatal. En plus, pour soulager les petits maux de grossesse, vous pourrez participer à des séances de médecine douce, telles que phytothérapie, aromathérapie, homéopathie et acupression.
Des cours spécifiques pour la gestion de la douleur et le renforcement de la confiance en soi existent, comme l’hypnose prénatale, la relaxation, la méthode Bonapace. Également, des séances fondées sur une approche posturo-respiratoire, comme la méthode de De Gasquet, aident les futures mamans à mieux se connaître et adopter une respiration et des positions plus adaptées à leur situation. La majorité de ces cours de préparation à la naissance sont remboursés par l’Assurance Maladie et chaque future maman peut bénéficier de huit séances prises en charge. Les cours étant très fréquentés, renseignez-vous à l’avance auprès de votre praticien hospitalier ou de l’établissement où vous avez prévu d’accoucher.
Pendant la grossesse, la future maman est en lien direct avec son bébé et lui transmet toutes les substances dont il a besoin pour se développer, via le sang et le placenta.
Tout ce que la mère consomme, boit ou absorbe est donc, dans une certaine mesure, aussi partagé au bébé. Pour cette raison, il est très important de bannir ou limiter fortement l’usage de substances comme le tabac, l’alcool, les drogues et les médicaments, nuisibles au développement du bébé et à la santé de la femme enceinte,.
En effet, la consommation de ces substances est associée à plusieurs conséquences néfastes. Le tabagisme est un facteur de risque de complications de la grossesse et peut être responsable de fausses couches, placenta prævia, décollement placentaire, accouchement prématuré et grossesse extra-utérine. En outre, des retards de croissance intra-utérine et un faible poids de naissance ont été observés, accompagnés d’un risque plus élevé de développement d’affections respiratoires postnatales. L’alcool est une substance tératogène, qui peut potentiellement affecter le développement du système nerveux central. À ce jour, un seuil de consommation qui n’altère pas le développement du fœtus n’a pas été établi. La recommandation donc est d’éviter d’en boire ou réduire sa consommation au minimum.
Enfin, l’utilisation de substances psychoactives, telles que les drogues, et médicaments antidépresseurs ou psychotropes, outre un faible poids à la naissance, peut provoquer des risques de malformations, sevrage et toxicité. Néanmoins, l’interruption soudaine d’absorption de certaines de ces substances peut s’avérer dangereuse pour le fœtus. Il est fortement conseillé de se rapprocher d’un professionnel de santé pour qu’il suive cette démarche d’arrêt.
Afin de mettre à disposition du bébé tous les nutriments nécessaires à son développement et de faire face aux nouvelles exigences de votre corps, des changements métaboliques considérables vont s’établir au cours de la grossesse.
En premier lieu, un accroissement progressif de l’appétit, dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré, vous permettra d’être directement approvisionnée en substances nécessaires pour couvrir vos nouveaux besoins. De plus, les réserves de votre organisme seront mobilisées et mises à disposition pour la croissance du fœtus. Ce mécanisme protégera le bébé d’éventuelles fluctuations alimentaires, en lui assurant toujours un apport nutritionnel correct. Le rôle du placenta est également très important pour apporter au fœtus les réserves maternelles.
En vertu de ces changements et adaptations, l’alimentation qui vous sera conseillée pendant la grossesse n’est pas très différente de votre alimentation habituelle. Néanmoins, quelques mesures spécifiques sont à prendre. La supplémentation en acide folique, primordial pour réduire le risque de certaines malformations du tube neural, vous sera recommandée avant et pendant la grossesse. La supplémentation en vitamine D au 6ème mois est recommandée. Enfin, si votre alimentation est bien variée et équilibrée, aucune autre complémentation alimentaire n’est vraiment nécessaire. Toutefois, elle vous sera proposée en cas d’éventuelles carences (vitamine D, fer, iode et calcium).
De bonnes habitudes pour éviter le risque d’infections (toxoplasmose, listériose et salmonellose) vous seront préconisées. Bien laver fruits et légumes, bien cuire la viande, le poisson et les œufs, éviter de toucher la terre ou des objets contaminés par des excréments de chat en font partie. De plus, préférer la charcuterie emballée et éviter les fromages à pâte molle au lait cru. Toute consommation d’alcool devrait être proscrite et la consommation de café réduite. Enfin, une augmentation du poids pendant la grossesse est tout à fait normale et physiologique. Néanmoins, la prise de poids excessive doit être évitée, en particulier en cas de surpoids et d’obésité.
Parasite pouvant être présent dans la viande crue ou insuffisamment cuite, dans la terre, dans les selles des chats, sur les légumes, ou les fruits insuffisamment lavés, Toxoplasma gondii peut être responsable d'affections graves en cas d'infection congénitale (au cours de la grossesse).
Quelques mesures simples permettent de limiter ce risque.
QU'EST-CE QUE LA TOXOPLASMOSE ?
La toxoplasmose est une infection parasitaire fréquente en France : environ 50 % de la population adulte est infectée généralement sans symptômes apparents. On estime que 200 000 à 300 000 nouvelles infections surviennent chaque année. Chez les sujets en bonne santé, la toxoplasmose est le plus souvent bénigne. Les formes graves sont avant tout observées en cas d'infection d'une mère pendant sa grossesse et transmission secondaire à son fœtus (toxoplasmose congénitale) et chez les patients immunodéprimés.
Le dépistage sérologique des femmes enceintes est obligatoire en France. Le nombre d’infections acquises au cours de la grossesse est estimé à 2700 par an. 244 cas de toxoplasmose congénitale ont été diagnostiqués en France en 2010.
QUELS PEUVENT ETRE LES SIGNES CLINIQUES MATERNELS ?
Les signes cliniques d’une infection aigue peuvent être une fièvre transitoire et des adénopathies cervicales.
En cas de suspicion de contamination, il est important de les chercher car lorsqu’ils sont présents, ils peuvent être d’une aide précieuse pour dater la contamination par rapport au début de grossesse.
Cependant, une contamination maternelle peut aussi passer inaperçue (asymptomatique).
QUELS SONT LES RISQUES POUR MON BEBE ?
La fréquence de contamination materno-foetale augmente avec le terme de la grossesse, rare au début jusqu’à plus de 50% dans le dernier trimestre.
Les séquelles fœtales de l’infection sont d’autant plus importantes que l’infection a été acquise tôt durant la grossesse.
Une infection précoce entraine fréquemment une mort fœtale in utéro avec fausse couche spontanée, des lésions neurologiques graves ou des atteintes oculaires à type de choriorétinite toxoplasmique.
Inversement, les nouveau-nés infectés durant le dernier trimestre de la grossesse sont généralement asymptomatiques à la naissance mais devront être surveillés et traités, en particulier sur le plan oculaire.
QUELS SONT LES PRINCIPAUX ALIMENTS SUSCEPTIBLES D'ENTRAINER UNE INFECTION ?
La consommation de viande crue ou insuffisamment cuite contenant des parasites est à l'origine de la plupart des infections chez l'homme. Les légumes et les fruits souillés ou insuffisamment lavés, et très exceptionnellement l'eau de boisson peuvent également être source de contamination lorsqu'ils ont été souillés par les parasites.
QUELLES SONT LES MESURES D'HYGIENE QUI PERMETTENT D'EVITER L'INFECTION ?
Il n’existe pas de vaccin contre la toxoplasmose.
Certaines règles d'hygiène de base doivent être appliquées par les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées séronégatives pour la toxoplasmose pour limiter le risque de contamination des aliments et des mains.
Parmi elles :
- lavez-vous les mains correctement, avec du savon, pendant au moins 30 secondes et en vous brossant les ongles, surtout après avoir manipulé de la viande crue ou des légumes souillés par de la terre, après avoir caressé des animaux et avant de passer à table ;
- rincez les crudités, les plantes aromatiques et les fruits (fraises...) à l’eau claire afin d’enlever toute trace de terre (il n’est pas nécessaire d’employer de l’eau vinaigrée pour réaliser un nettoyage efficace) ;
- lavez les surfaces et les ustensiles de cuisine après chaque utilisation, surtout lorsque vous avez découpé de la viande crue ;
- cuisez la viande à cœur et assez longtemps, à plus de 68 °C, qu’elle soit rouge ou blanche, ce qui correspond en pratique à une viande ne laissant pas s'écouler de jus rosé à la coupe. Sachez que le four à micro-ondes ne détruit pas mieux le parasite que les autres modes de cuisson ;
- évitez la consommation de viande marinée, fumée, salée ou grillée ;
- congelez la viande pendant au moins trois jours à une température inférieure à -18 °C ;
- évitez de consommer des moules, des huîtres ou tout autre mollusque crus ;
- buvez, de préférence, de l'eau en bouteille ;
- lors des repas pris en dehors du domicile (au restaurant ou chez des amis) : évitez la consommation de crudités et préférez les légumes cuits ; la viande doit être consommée bien cuite ;
portez des gants pour jardiner ou pour tout contact avec la terre. Lavez-vous les mains après des activités de jardinage même si elles sont protégées par des gants ;
si vous avez un chat, lavez son bac à litière tous les jours avec de l’eau très chaude (à plus de 70 °C), en utilisant des gants. Si vous êtes enceinte demandez à une autre personne de le faire. Il est inutile d’utiliser de l’eau de Javel : elle n’est pas plus efficace pour éliminer le parasite. Cependant, si votre chat ne quitte pas votre appartement et s'il est nourri exclusivement avec des conserves ou croquettes indemnes de parasites, il n'est pas exposé à la toxoplasmose et ces mesures sont inutiles.
COMMENT CONNAITRE MON STATUT VIS-A-VIS DE LA TOXOPLASMOSE?
Le dépistage de la toxoplasmose est obligatoire lors de la grossesse et cela dès le premier trimestre. Il repose sur une simple prise de sang.
Ces examens déterminent si l’organisme a développé contre la maladie certains anticorps présents dans le sang : les immunoglobulines anti-Toxoplasma dites "Ig M" et "Ig G" :
- s’il n’existe ni Ig M, ni Ig G, cela signifie que le patient n’a jamais été au contact du parasite de la toxoplamose (on dit qu’il est séronégatif) . Dans ce cas, la recherche devra être réalisée mensuellement afin de s’assurer que les IGG restent négatives.
- si des Ig G sont présents sans Ig M, cela signifie que la personne a été contaminée plus de 6 mois avant l’analyse (c’est une toxoplasmose ancienne).
- s’il y a à la fois des Ig M et des Ig G, cela veut dire que la femme peut avoir été contaminée moins de six mois avant l’examen.
Des examens complémentaires (contrôle sérologique, test d’avidité) seront à réaliser pour dater précisément l’infection si celle-ci est confirmée.
Si la personne a été infectée par le toxoplasme, on parle alors d’une séroconversion.
QUELLE EST LA PRISE EN CHARGE EN CAS DE SEROCONVERSION TOXOPLASMOSE LORS DE MA GROSSESSE ?
En cas de séroconversion toxoplasmose lors de la grossesse, vous serez amenée à rencontrer des spécialistes afin de vous expliquer quels sont les risques, quelle est la prise en charge adaptée à votre grossesse et quels sont les traitements possibles.
En effet, en cas de séroconversion confirmée durant la grossesse, un traitement préventif par Rovamycine vous sera prescrit et sera réévalué en fonction des résultats de l’amniocentèse.
1/ La recherche de l'ADN du toxoplasme dans le liquide amniotique
Le médecin demande des examens supplémentaires pour déterminer si le fœtus présente une toxoplasmose congénitale. Ces analyses sont réalisées sur un prélèvement de liquide amniotique (cf fiche amniocentèse).
L’amniocentèse peut être réalisée dès 18SA et au minimum 4 semaines après la date (estimée) de l’infection maternelle.
La spécificité du diagnostic biologique anténatal est de 100% : la mise en évidence du parasite dans le liquide amniotique signe donc l’infection fœtale.
Si le fœtus est infecté, un traitement curatif est conseillé, associant deux médicaments anti foliques : la Sulfadiazine et la Pyriméthamine. Ce traitement sera administré quotidienne et jusqu’à l’accouchement. Parallèlement, une surveillance de la numération formule sanguine (NFS) sera réalisée une fois par semaine et une supplémentation en acide folinique sera prescrite.
Si le fœtus n’est pas infecté, une infection fœtale retardée n’est pas à exclure et le maintien d’un traitement par Rovamycine est impératif jusqu’à l’accouchement.
2/ Une surveillance échographique rapprochée par un échographiste spécialisé.
Jusqu’à l'accouchement, une échographie mensuelle permet de dépister des anomalies fœtales, liées à une éventuelle toxoplasmose congénitale. L’infection peut être transmise à l'enfant jusqu’à sa naissance.
La surveillance échographique mensuelle est préconisée quelques soit le résultat de l’amniocentèse.
Les examens réalisés (amniocentèse, échographies, suivi post natal) permettent habituellement la poursuite de la grossesse sans risque de handicap pour l’enfant. Exceptionnellement, des signes échographiques d’anomalie grave peuvent amener à rediscuter avec les parents des risques encourus.
QUELLE PRISE EN CHARGE POUR MON NOUVEAU-NE ?
Pour toute séroconversion maternelle durant la grossesse, un bilan clinique et biologique de l’enfant doit être réalisé dans la période néonatale.
1/ Le bilan clinique
Il comprend un examen complet avec bilan neurologique, une échographie transfontanellaire et un examen du fond d’œil.
2/ Le bilan biologique
Il repose sur la recherche d'anticorps anti-toxoplasmose dans le sang du nouveau-né, et jusqu'à l'âge d'un an
Un prélèvement sanguin est réalisé sur le bébé après l’accouchement, pour savoir s’il a été contaminé. Des prélèvements ultérieurs sont également programmés pour étudier l'évolution des taux d'anticorps anti-toxoplasmose.
ET POUR UNE PROCHAINE GROSSESSE ?
Lors d’une prochaine grossesse, vous serez considérée comme immunisée contre la toxoplasmose. Votre suivi de grossesse sera alors « classique ».
Un délai de prudence de 3 à 6 mois est recommandé avant la mise en route d’une grossesse après un primo-infection.
Ces informations ne sont pas opposables et ne peuvent en aucun cas remplacer une consultation spécialisée. Chaque situation est différente et la conduite à tenir est forcément personnalisée, votre médecin en rediscutera avec vous. Les dossiers peuvent, par ailleurs, faire l’objet de réunions de concertation pluridisciplinaire afin que la conduite à tenir puisse être discutée et adaptée à votre situation.
QU'EST-CE QUE LE CYTOMEGALOVIRUS ?
L’infection à CMV est la plus fréquente des infections materno-fœtales. Elle constitue la cause principale des handicaps neuro sensoriels acquis pendant la vie intra-utérine. On peut estimer à environ 250 le nombre d’enfants présentant chaque année des séquelles neurosensorielles graves (en hypothèse basse) après primo-infection maternelle à CMV, et à environ 500 au moins le nombre d’enfants présentant une surdité neurosensorielle liée à une infection congénitale à CMV.
Le CMV fait partie de la sous-famille des herpès viridae, caractérisée par deux propriétés biologiques fondamentales : la latence et la réactivation.
En Europe, la prévalence des anticorps sériques anti-CMV chez les femmes en âge de procréer est en moyenne de 60%.
Les personnes les plus exposées sont celles en contact avec des personnes écrêtant massivement le virus (jeunes enfants et patients immunodéprimés), particulièrement les infirmières, les puéricultrices, les institutrices.
QUELS PEUVENT ETRE LES SIGNES CLINIQUES MATERNELS ?
La primo-infection maternelle, souvent asymptomatique, peut entrainer des manifestations accompagnées d’un syndrome pseudo-monucléosique (fatigue, ganglions, fièvre, …).
QUELS SONT LES RISQUES POUR MON BEBE ?
La primo-infection à CMV de la femme enceinte est la situation où le risque pathologique est majeur pour le fœtus, notamment lorsque celle-ci survient lors du premier trimestre de grossesse. La contamination fœtale se fait principalement par voie hématogène transplacentaire, à l’origine d’une multiplication virale chez le fœtus, suivie d’une virémie fœtale ne pouvant être décelée que plusieurs semaines après la primo-infection maternelle.
Le principal risque pour le fœtus est l’apparition de lésions cérébrales en cas d’infection lors du premier trimestre de grossesse ou en péri conceptionnel.
A la suite d’une primo-infection maternelle, le taux de transmission au fœtus est de 30 à 40% (identique au cours des trois trimestres avec des atteintes plus sèvres dans la première moitié de grossesse). Le risque d’infection du fœtus est d’environ 1 % en cas de récurrences, sans cependant qu’aucune forme grave n’ait été décrite.
QUELLES SONT LES MESURES D'HYGIENE QUI PERMETTENT D'EVITER L'INFECTION ?
Le CMV est excrété dans la salive, les larmes, le tube digestif, l’appareil respiratoire, les urines, les sécrétions génitales, le sperme et le lait.
L’un des modes majeurs de transmission chez la femme enceinte est l’infection au contact du premier enfant en crèche, excrétant du CMV au cours de la vie quotidienne (changement de couche, baisers, partage de linge de toilette ou d’ustensiles de repas). Un enfant sur trois est porteur du virus surtout s’il est en crèche.
La contamination indirecte par l’intermédiaire d’objets infectés est également possible.
Par conséquent, il est recommandé aux femmes enceintes ainsi qu’à leur conjoint d’éviter tout contact avec les urines et la salive des jeunes enfants dans leur entourage professionnel ou familial. Pour cela, il faut :
- Se laver soigneusement les mains après tout contact avec leurs urines (change, pot, ...)
- S’abstenir de gouter leur biberon, leurs aliments, de sucer leurs cuillères, …
- Eviter de les embrasser sur la bouche, éviter le contact avec leurs larmes ou avec les « nez qui coulent »
- Ne pas utiliser leurs affaires de toilettes (gant de toilettes, brosse à dents, …)
COMMENT CONNAITRE MON STATUT VIS-A-VIS DU CMV?
Vous pouvez connaître votre statut grâce à une simple prise de sang.
En effet, la réalisation d’une sérologie maternelle, avant la grossesse ou en tout début de grossesse, vous permettra de connaître votre statut.
Elle repose sur la détermination des IGG et des IGM chez la mère.
- Soit les IGG sont négatives : vous n’êtes pas immunisée contre le CMV ; des conseils hygiéniques vous seront donnés par votre médecin ou sage-femme.
- Soit les IGG sont positives : vous êtes immunisée contre le CMV.
En fonction du résultat des IGM, des examens complémentaires peuvent être demandés (test d’avidité, …).
QUELLE EST LA PRISE EN CHARGE EN CAS DE SEROCONVERSION CMV LORS DE MA GROSSESSE?
En cas de suspicion de séroconversion CMV durant la grossesse, une consultation avec un médecin spécialisé vous sera proposée afin de vous expliquer les risques en fonction du terme de l’infection, la prise en charge anténatale (amniocentèse, surveillance échographique, …) et post natale préconisées.
QUELLE PRISE EN CHARGE POUR MON NOUVEAU-NE ?
Il apparait que 90% des enfants infectés sont asymptomatiques à la naissance. Ces nouveau-nés atteints sont dépistés par la recherche du virus dans les urines dans les 8 premiers jours de vie ; 10% des enfants asymptomatiques à la naissance présenteront un développement anormal avec des séquelles neurosensorielles variables, essentiellement à type de surdité.
Environ 10% des enfants infectés présentent à la naissance des signes cliniques d’infection symptomatique (hypotrophie, ictère, surdité neurosensorielle, atteinte oculaire, …). Ces infections symptomatiques se partagent à parts égales en modérées et sévères ; 30% des infections modérées sont responsables de séquelles, contre 90% des formes sévères.
Les réactivations virales et réinfections maternelles sont très difficile à dépister et la seule preuve formelle étant obtenue à postériori devant la naissance d’un enfant virurique chez une patiente connue pour être immunisée avant le début de la grossesse. Leur pronostic est bien meilleur que celui des enfants infectés après primo-infection maternelle.
Ces informations ne sont pas opposables et ne peuvent en aucun cas remplacer une consultation spécialisée. Chaque situation est différente et la conduite à tenir est forcément personnalisée, votre médecin en rediscutera avec vous. Les dossiers peuvent, par ailleurs, faire l’objet de réunions de concertation pluridisciplinaire afin que la conduite à tenir puisse être discutée et adaptée à votre situation.
La listériose est une infection grave, d’origine alimentaire, due à la bactérie Listeria monocytogenes. Elle entraîne une septicémie ou une infection du système nerveux central. Chez la femme enceinte, elle peut provoquer un avortement, un accouchement prématuré ou une infection néonatale grave.
L’agent infectieux responsable de la listériose est la bactérie Listeria monocytogenes. Du fait de son caractère ubiquitaire (présence dans l’eau, le sol, les végétaux) et de ses caractéristiques physico-chimiques, cette bactérie a la capacité de coloniser les sites de fabrication des aliments. En conséquence, elle est à l’origine d’infections d’origine alimentaire, d’épidémies en cas de diffusion large de l’aliment contaminé.
Quel est le mode de transmission de ce parasite ?
Le mode de contamination le plus fréquent chez l’homme est l’ingestion d’aliments contaminés par Listeria monocytogenes. La bactérie est sensible à la chaleur, mais peut encore se multiplier à 4°C (température des réfrigérateurs). La contamination des aliments par Listeria monocytogenes est donc favorisée par l’allongement de la chaîne du froid (entrepôts frigorifiques industriels, réfrigérateurs ménagers). Listeria monocytogenes n’altère pas le goût des aliments, contrairement à la plupart des autres pathogènes transmis par voie alimentaire, expliquant la possible ingestion répétée et en grandes quantités de cette bactérie.
En France, les aliments les plus fréquemment contaminés par Listeria monocytogenes sont les charcuteries cuites (langue, tête, rillettes), les produits de saurisserie, les graines germées réfrigérées, les produits au lait frais (fromages à pâte molle et au lait cru) et les préparations traiteurs non recuites.
Quels sont les risques si je contracte la listéria durant ma grossesse ?
Chez la femme enceinte, l’infection est en général sans conséquence pour la mère : elle peut passer inaperçue, prendre la forme de contractions, ou rarement se réduire à un pic fébrile.
Le diagnostic de contamination maternelle se fait par une simple prise de sang avec la réalisation d’hémocultures.
En revanche, le nouveau-né infecté présente une infection sévère, souvent aggravée par la prématurité, qui peut combiner septicémie, infection pulmonaire, neurologique et parfois cutanée.
Il existe un traitement antibiotique, d’autant plus efficace qu’il est administré rapidement. Cependant, l’évolution peut être grave même en cas de traitement adapté et précoce.
Comment éviter d’être contaminée ?
La prévention pour les personnes à risque (femmes enceintes, personnes âgées, personnes immunodéprimées, par un traitement immunosuppresseur ou par une pathologie telle qu’un cancer, une cirrhose, un diabète, etc.) consiste à éviter la consommation des produits de charcuterie en gelée, de rillettes, pâtés, foie gras, fromages au lait cru, fromages à pâte molle, poissons fumés, coquillages crus, surimi, tarama, graines germées crues… Il est recommandé de bien cuire les aliments d’origine animale, d’enlever la croûte de tous les fromages, de laver soigneusement les légumes et les herbes aromatiques et de bien recuire jusqu’à ébullition les produits achetés prêts à consommer « traiteur ».
Afin d’éviter les contaminations croisées (d’un aliment à l’autre), il faut conserver les aliments crus séparément des aliments cuits ou à consommer en l’état. Les produits préemballés sont à préférer aux produits achetés à la coupe, ces derniers devant dans tous les cas être consommés rapidement après leur achat. Les règles habituelles d’hygiène (qui ne concernent pas uniquement Listeria monocytogenes) doivent être particulièrement respectées :
- Réchauffer soigneusement les restes alimentaires et les plats cuisinés avant consommation ;
- Nettoyer fréquemment le réfrigérateur et le désinfecter ensuite avec de l’eau javellisée ;
- S’assurer que la température du réfrigérateur est suffisamment basse (4°C) ;
- Respecter les dates limites de consommation ;
- Après la manipulation d’aliments non cuits, se laver les mains et nettoyer les ustensiles de cuisine qui ont été en contact avec ces aliments.
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Au cours de la grossesse, votre corps va subir de nombreux changements, en réponse aux nouvelles demandes métaboliques. Afin de laisser à disposition plus de sucre, important pour le développement de votre bébé, une insulino-résistance physiologique se met en place. De cette façon, une quantité majeure de sucre circule dans votre sang et reste disponible pour le fœtus.
Dans certains cas, le corps n’arrive pas à contrôler cette modification métabolique et développe une intolérance. Ce trouble de la régulation du glucose entraine un état d’hyperglycémie, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang. C’est le diabète gestationnel. Cette situation réversible apparaît généralement au cours du troisième trimestre de la grossesse . Elle est diagnostiquée par un test spécifique de glycémie, effectué entre la 24ème et la 28ème semaine d’aménorrhée.
Le diabète gestationnel peut être asymptomatique ou entraîner une soif intense, le besoin fréquent d’uriner et un état de fatigue considérable. En outre, les bébés de mamans affectées par le diabète gestationnel ont tendance à être plus gros que la norme. On appelle cela « macrosomie », ce qui peut amener les professionnels de santé à envisager un accouchement par césarienne. Le diabète gestationnel peut également déclencher un travail prématuré, entraîner des problèmes de régulation de la glycémie chez le nouveau-né et un risque plus important de développement successif de diabète de type 2 pour la maman et le bébé. Le contrôle de cet état pathologique est donc très important. Les femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel doivent, tout d’abord, suivre un régime alimentaire adapté et pratiquer une activité physique, afin de gérer leur glycémie. Si ces mesures ne suffisent pas, un traitement par insuline sera proposé.
Au cours de votre grossesse, les nombreux changements auxquels vous serez confrontées peuvent également avoir un impact sur votre sommeil. Le sommeil est une fonction vitale nécessaire au bien-être de chacun, et nous passons près d’un tiers de notre vie à dormir. C’est un comportement réversible qui, alterné à l’état de réveil, établit le rythme de nos journées. Le sommeil est articulé en plusieurs phases (sommeil lent léger, lent profond et paradoxal) qui vont se répéter cycliquement pendant la période de repos (6 – 8 heures environ) jusqu’au réveil.
La majorité des femmes enceintes observe une diminution de la qualité et de la durée de leur sommeil. Ce phénomène va s’accentuer tout au long de leur grossesse.
Durant le premier trimestre, la sensation de fatigue s’installe et vous pourriez ressentir le besoin de faire des siestes au cours de la journée. Ceci est dû aux bouleversements hormonaux qui s’opèrent dans votre corps, l’augmentation du taux de progestérone a notamment un effet sédatif. En revanche, le sommeil devient moins réparateur et la période de repos peut être éventuellement perturbée par les petits maux de grossesse.
Au cours du deuxième et troisième trimestre plus particulièrement, la durée de votre sommeil va progressivement se raccourcir. En dehors des gênes dues aux petits maux de grossesse, une augmentation des réveils nocturnes peut être causée par les mouvements du fœtus et les contractions de l’utérus, accompagnés par l’envie plus fréquente d’uriner, des crampes occasionnelles et une difficulté respiratoire notable due à l’augmentation du volume fœtal. Plus le jour de l’accouchement approche et plus un état d’anxiété peut s’installer ce qui n’améliore pas la qualité du sommeil.
Tous ces troubles peuvent être soulagés en modifiant vos habitudes. Réduire la charge de travail, faire de pauses plus longues pendant la journée et dîner plus tôt le soir en font partie. Si ces mesures ne suffisent pas, des thérapies comportementales, comme la relaxation, le yoga, la sophrologie, ou le recours à l’acupuncture et l’homéopathie, peuvent vous venir en aide.
Si malgré cela vous n’arrivez pas à vous soulager ou en cas de troubles plus importants, n’ayez pas recours à l’automédication, n’hésitez pas à contacter votre médecin pour avoir son avis.
Le développement de votre bébé, à partir d’une cellule œuf jusqu’à sa naissance, se déroule tout au long de votre grossesse. Au cours du premier trimestre, l’ébauche de chaque organe se met en place ; c’est la période embryonnaire. À partir du deuxième trimestre, la période fœtale commence : les organes vont poursuivre leur développement et acquérir leur pleine fonctionnalité. De ce fait, ces phases d’évolution primordiales rendent l’embryon et le fœtus particulièrement vulnérables. Certains médicaments d’usage très courant sont susceptibles de provoquer des effets délétères sur le développement du bébé et, de manière générale, leur utilisation doit être évitée durant la grossesse. On peut distinguer des médicaments à effet tératogène, qui peuvent provoquer des malformations embryonnaires, et à effet fœtotoxique, susceptibles d’attenter à la croissance, la maturation ou la fonction des organes. Également, des effets néonataux peuvent se manifester à la suite d’une exposition à certains médicaments en fin de grossesse ou au cours de l’accouchement.
À plus forte raison, si vous avez une affection aiguë ou chronique, il est primordial de s’adresser à votre professionnel de santé et de respecter attentivement ses recommandations. Une prudence particulière doit être aussi prise pour éviter l’exposition à certaines substances chimiques, les perturbateurs endocriniens, communément présents dans l’environnement (pesticides) et dans des produits d’usage courant (cosmétiques, dentifrices, colorants pour les cheveux, etc.). L’exposition à ces substances peut avoir des conséquences néfastes sur le bon développement hormonal du fœtus. Néanmoins, elle peut être facilement évitée en étant plus vigilant et, si nécessaire, en modifiant ses propres habitudes. Privilégier des aliments non traités avec pesticides, des cosmétiques d’origine naturelle et surtout suivre l’avis et les indications de votre médecin sont de bonnes pratiques à mettre en place au cours de votre grossesse.
La date du terme approche et vous pourrez bientôt enlacer votre petit bout !
Dans la plupart des cas, l’accouchement se fera naturellement par voie basse. Après avoir passé la première phase de travail, le col de votre utérus aura atteint la dilatation optimale (10 cm) pour permettre la sortie de votre bébé. En général, quelques semaines avant la naissance, le bébé rejoint naturellement la position la plus favorable pour sa sortie. Il se positionne avec la tête en bas (présentation céphalique) .
Dans certains cas particuliers, par exemple lorsque des signes de souffrance du bébé ou épuisement extrême de la maman sont observés, le personnel médical pourra mettre en œuvre des techniques pour accélérer la sortie du bébé. On parle alors d’accouchement assisté, réalisé à l’aide d’instruments (forceps, spatules ou ventouses) sous anesthésie générale, locale ou péridurale. L’utilisation de ces instruments peut parfois provoquer des rougeurs ou des petits hématomes, mais elle reste indolore pour votre bébé.
Certains bébés peuvent se présenter à la naissance avec les pieds ou les fesses en premier (présentation en siège), ou avec la tête non fléchie, de face ou par le front et l’épaule.
Dans la majorité des cas, l’accouchement se déroule tout à fait normalement, par voie basse. si le risque pour la maman ou le bébé est important, un accouchement par césarienne sera pratiqué. C’est une intervention chirurgicale, qui comporte l’incision de l’abdomen et de l’utérus pour faire sortir le bébé . Cette procédure est parfois programmable, si des risques ou des complications d’accouchement sont détectés en amont. La césarienne est généralement réalisée sous anesthésie péridurale, pour vous permettre de profiter pleinement de ce moment de bonheur qui est la naissance de votre bébé. Sauf cas particulier, votre partenaire pourra être présent et vous assister.
Vous êtes enfin au troisième trimestre et le jour de votre accouchement approche à grands pas. Quelles sont les choses nécessaires à amener à la maternité et comment reconnaître le bon moment pour s’y rendre ?
Dès la 36e semaine d’aménorrhée, votre bébé peut naître à tout instant. Pensez alors à préparer votre valise ainsi que votre dossier de maternité. En général, votre maternité vous fournira la liste des choses nécessaires à vos besoins et ceux du bébé. Mis à part pour des objets de soin personnel, renseignez-vous sur ce que votre établissement accepte ou non, pour éviter de vous charger inutilement. Préparez également votre dossier de maternité, avec la Carte Vitale, la carte de la mutuelle et éventuellement votre projet de naissance.
Trois signes remarquables peuvent vous signaler le début du travail et par conséquent vous indiquer le bon moment pour vous rendre à la maternité : la perte du bouchon muqueux, l’apparition des contractions et la perte des eaux .
Le bouchon muqueux est une accumulation de sécrétions qui a pour but d’isoler l’utérus pendant la grossesse, afin de protéger le fœtus des infections. Sa perte se présente comme un amas gélatineux, transparent, verdâtre ou brunâtre, et peut se vérifier quelques jours avant ou le jour même de l’accouchement.
Contrairement aux contractions de Braxton-Hicks, occasionnelles pendant toute la grossesse, les contractions du début du travail sont régulières, rythmées et entraînent la dilatation du col de l’utérus. Ces contractions ont une intensité et une durée progressives : de toutes les 15 à 20 minutes, pour 15 - 20 secondes de contraction en début de travail, à toutes les 2 à 3 minutes, pour 30 - 45 secondes à proximité de la sortie du bébé .
La perte des eaux peut apparaître à n’importe quel moment du travail, mais doit toujours amener à consulter qu’elle s’accompagne ou non de contractions. Elle consiste en un écoulement aqueux clair continu, d’abondance variable, dû à la rupture des membranes qui entourent le bébé . Si vos contractions s’intensifient, c’est signe que votre travail a commencé. Rassemblez vos affaires et ne tardez pas à vous rendre à la maternité !
L’accouchement, surtout chez une primipare, commence par une première phase dite de « pré travail », plus ou moins longue, où il est important de garder une grande mobilité pour « solliciter » le col de l’utérus. Certains exercices, comme le ballon, le lit à eau, la marche et les massages, parfois le recours à certains médicaments, auront des vertus antidouleur et aideront à passer à la phase suivante. Le travail est véritablement défini quand une dilatation du col a été observée entre deux examens. Il est alors possible d’avoir recours à une péridurale, qui est la méthode la plus efficace.
Qu’est-ce que l’analgésie péridurale ?
Son principe est de bloquer la transmission de sensations douloureuses transmises par les nerfs provenant de l’utérus, en insérant un cathéter (tuyau très fin) à distance de la moelle épinière dans l’espace péridural de la région lombaire, à l’aide d’une aiguille spéciale.
Comment se déroule la pose d’une péridurale ?
Sa réalisation se fait sous anesthésie locale et n’est pas douloureuse. Une perfusion et des éléments de surveillance seront posés au préalable. Le cathéter reste en place pendant la durée de l’accouchement. Les gestes sont calés sur le rythme des contractions, la concentration sur la respiration et parfois le recours à une légère hypnose aideront à se relaxer et à « faire le dos rond ».
Comment est entretenu l’effet de la péridurale ?
Votre anesthésiste restera présent auprès de vous pendant toute la durée du travail. Néanmoins, vous aurez à disposition une pompe dite « autocontrôlée » de façon à réinjecter vous-même, de manière totalement sécurisée, un certain nombre de « bolus » en fonction des besoins propres à chacune. Ce système permet de répartir harmonieusement les doses reçues, de façon à conserver un certain degré de sensation, permettant notamment de ressentir l’envie de pousser en fin de travail.
Quels sont les inconvénients et les risques d’une analgésie péridurale ?
Au début, une baisse transitoire et sans gravité de la pression artérielle peut survenir. Une sensation de malaise et des nausées sont alors possibles. Une douleur très localisée au niveau du point de ponction peut persister quelques jours, sans gravité. Exceptionnellement, des maux de tête, majorés par les mouvements, peuvent apparaître après l’accouchement. Ils sont liés à une « brèche » qui pourra bénéficier d’un traitement efficace. Des complications plus graves, pouvant laisser des séquelles (convulsions, paralysies, pertes de sensations) ont une incidence proche de zéro, le rapport bénéfice sur risque étant largement en faveur de la pose d’une péridurale.
Existe-t-il des contre-indications à la péridurale ?
Une consultation réalisée par le médecin anesthésiste-réanimateur, avec prescription d’un bilan biologique spécifique, aura eu lieu dans les semaines précédent l’accouchement, afin d’identifier certaines situations à risque : troubles de la coagulation sanguine, infection au niveau de la peau, certaines maladies cardiaques. Ces éléments seront réactualisés le jour de l’accouchement.
Le déroulement de l’accouchement se compose de trois phases : la dilatation du col de l’utérus, la naissance du bébé (expulsion) et la sortie du placenta (délivrance).
La dilatation du col de l’utérus peut s’effectuer en 4 ou 8 heures environ, selon qu’il s’agisse d’un premier accouchement ou non . Ce temps peut également varier d’une femme à l’autre. Tout au long de cette phase, vos contractions utérines deviendront de plus en plus rapprochées, plus intenses et douloureuses. Ceci permet l’ouverture graduelle de votre col de l’utérus pour permettre la sortie du bébé.
Une fois arrivée à la maternité, vous serez prise en charge par le personnel soignant qui vérifiera l’état de dilatation de votre col. En cas d’état avancé, vous serez amenée en salle de travail et préparée pour l’accouchement. L’état de santé de votre bébé sera également surveillé, grâce à des capteurs posés sur votre abdomen qui enregistrent les battements de son cœur. À cette occasion, il sera possible de soulager la douleur des contractions par l’intermédiaire d’une anesthésie péridurale.
Une fois que votre col aura atteint la dilatation maximale (10 cm), vos aurez, une fois le bébé engagé, une forte envie de pousser. Vous rentrerez alors dans la deuxième phase du travail, dite de descente, puis d’expulsion qui dure une trentaine de minutes, et se conclut par la naissance de votre bébé. Le professionnel de santé s’assurera que la tête de votre bébé est bien engagée dans votre bassin, puis vous demandera de pousser pour l’expulsion. La sortie de la tête du bébé est la partie plus difficile. Parfois, la réalisation d’une incision contrôlée du périnée sous anesthésie locale (épisiotomie) peut s’avérer nécessaire, afin d’éviter des déchirures. Ensuite, votre bébé se tournera pour bien positionner les épaules dans votre bassin et, sous la poussée de vos contractions, le reste de son corps glissera aisément dehors. Une fois né, votre bébé sera d’abord posé sur votre ventre, avant que l’on lui coupe le cordon ombilical et qu’il reçoive les premiers soins.
Une dernière étape vous attend dans la demi-heure qui suit la naissance de votre bébé : la délivrance. Au cours de cette phase, des contractions persistent et vous amèneront à pousser pour faire sortir le placenta. Il est très important que le placenta soit expulsé dans son intégralité, afin d’éviter tout risque d’hémorragie.
Le périnée est constitué de l’ensemble des muscles, des ligaments et des tissus du petit bassin. Il joue un double rôle de soutien et de contrôle de la fonctionnalité des organes génitaux et de l’appareil digestif.
Un relâchement des muscles périnéaux peut se manifester suite à différentes causes, chez les femmes, comme chez les hommes. Par conséquent, des phénomènes d’incontinence urinaire ou fécale plus ou moins importants ou, dans les cas les plus graves, une descente d’organes peut arriver.
En dehors de l’âge ou d’un effort sportif intense, la grossesse et l’accouchement font partie des causes les plus fréquentes de relâchement périnéal chez les femmes. Au cours de ces périodes, les muscles du périnée peuvent s’étirer ou se déchirer. En effet, ils sont fortement sollicités, d’abord par les changements physiologiques de la grossesse et ensuite par les modifications dues à la sortie du bébé lors de l’accouchement .
Généralement, ces changements réversibles n’ont pas de conséquences et votre corps s’en remettra naturellement. Cependant, il vous sera recommandé de faire une consultation postnatale (aux alentours de 6 à 8 semaines après l’accouchement) , afin de s’assurer de votre état général. À cette occasion, des séances de rééducation périnéale, entièrement remboursées, vous seront prescrites. La rééducation peut être effectuée par une sage-femme ou un kinésithérapeute et se déroule en plusieurs séances. Vous serez d’abord encouragée à décrire d’éventuels symptômes ou gênes dans votre quotidien, survenus en post-accouchement (incontinence, dysfonction sexuelle, etc.). Cela peut s’avérer gênant pour certaines femmes. Néanmoins, il est très important de bien informer votre praticien, avec franchise, pour être suivie au mieux. À la suite d’un examen périnéal par toucher vaginal, des exercices pour le renforcement des muscles du périnée vous seront expliqués et prescrits1. Ces exercices ont également pour objectif de vous faire prendre conscience de l’existence de différents muscles périnéaux et de vous apprendre à maîtriser leur contraction.